Conférence publique
« Des patrouilles de pillage clairement non officielles » : l'Armée britannique après le débarquement.
Conférencière : Dr. Jennifer Wellington, Professeure agrégée, University College Dublin
Date et Salle
Mercredi
24 septembre 2025
17h00
Massey salle 15
RÉSUMÉ :
Les artéfacts de guerre ramenés chez eux par les soldats sont des objets de violence; et une partie de cette violence réside dans leur appropriation: l'acquisition de tels objets est un processus violent. La signification et les objectifs attribués aux artéfacts de guerre lorsqu'ils reviennent du front font l'objet d'études approfondies, mais l'acte d'appropriation lui-même reste peu étudié. Les soldats des guerres mondiales ont pris de nombreux objets et ont également beaucoup écrit sur leur appropriation. Par exemple, le soldat britannique A. J. Perman se souvient comment, un matin d'août 1944, les soldats britanniques ont organisé une fête avec les objets pris au milieu d'un champ de bataille. Les hommes « buvaient joyeusement leur bière » entourés de « cadavres aux yeux vitreux ». Autour d'eux, les objets de l'ennemi étaient omniprésents, et même les fêtards s'en servaient pour se déguiser : les soldats « apparaissaient vêtus d'habits allemands » pris sur les cadavres. Ces détritus de guerre, et en particulier ceux de l'ennemi, exerçaient une puissante attraction sur ces hommes. L'exemple ci-dessus est tiré des collections de documents privés de soldats britanniques conservés à l'Imperial War Museum, qui constituent la source de cet article. Le pillage était multiforme et comprenait différents types de violence. Il ne s'agissait pas uniquement de piller les morts, ni uniquement l'ennemi ; toutes les choses pillées n'étaient pas destinées à être conservées. De nombreux soldats ont abordé implicitement ou explicitement dans leurs écrits la question de l'éthique du pillage et du pillage en tant que forme de violence. Les soldats avaient des opinions divergentes sur les actes de prise licites ou illicites, et les motivations de la prise variaient tant en termes de contenu que de profondeur. Dans cet article, je rassemblerai des preuves qui éclairent ces manifestations spécifiques de la prise, ainsi que la manière dont les soldats les comprenaient et la violence qu'elles représentaient.