Vision du CMR au XXIe siècle - Rapport Withers

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Rapport au Conseil des Gouverneurs du CMR par le groupe d'étude Withers
Examen du Programme de premier cycle au CMR Excellence équilibrée :
élément moteur des forces armées du Canada à l'aube du nouveau millénaire
4500-240 (ADM (HR-Mil))
Le 24 septembre 1998

Voir : p. 22 de 81 de la copie officiele imprimée du rapport

Une vision de ce qu'un CMR qui réussit signifiera tant pour les élèves-officiers que pour les FC en général a guidé le groupe d'étude dans ses délibérations. Trois principes fondamentaux qui conditionnent toute l'analyse sont au coeur de cette vision :

Principes fondamentaux

  1. Candidats de tout premier ordre : Le CMR doit réussir à attirer les meilleurs candidats à l'admission. Ces jeunes hommes et femmes doivent posséder la plus grande capacité intellectuelle possible, de même qu'un potentiel évident pour devenir des chefs militaires de tout premier ordre. La probabilité de produire des chefs supérieurs est grandement accrue en commençant avec les meilleurs candidats possibles.
  2. Ethos militaire : Le programme d'éducation et de formation durant le séjour d'un élève-officier au CMR permettra d'inculquer chez l'élève-officier une compréhension approfondie et une acceptation totale de l'ethos militaire canadien. Cette exigence comprend un engagement relatif au perfectionnement progressif des aptitudes au leadership, y compris les normes les plus élevées en matière d'éthique et un engagement envers l'acquisition d'aptitudes physiques exemplaires. L'officier des nouvelles FC inclura la valeur de la formation dans son ethos militaire.
  3. Candidats de tout premier ordre : Le CMR doit réussir à attirer les meilleurs candidats à l'admission. Ces jeunes hommes et femmes doivent posséder la plus grande capacité intellectuelle possible, de même qu'un potentiel évident pour devenir des chefs militaires de tout premier ordre. La probabilité de produire des chefs supérieurs est grandement accrue en commençant avec les meilleurs candidats possibles.

Lorsqu'il reçoit son diplôme, l'élève-officier du CMR doit être bien conscient qu'il possède la masse des connaissances, les aptitudes et les attitudes élémentaires qui l'accréditent comme membre de la profession des armes au sein des Forces armées canadiennes. Ces jeunes diplômés auront suivi un programme de formation efficace au plan militaire et auront fait l'essai de la spécialité de leur choix. Normalement, ils auront acquis une qualification GPM élémentaire et seront engagés dans une carrière militaire efficace. Les diplômés comprendront bien que dans le contexte canadien, le bilinguisme est un élément faisant partie intégrante du commandement. L'expérience vécue au CMR d'une formation intégrée reposant sur quatre piliers et d'un engagement envers le concept voulant que l'apprentissage et le perfectionnement sont des principes qui s'appliquent la vie durant servira au diplômé durant toute sa carrière.

Ces principes étant bien ancrés dans nos esprits, nous nous sommes penchés sur la façon d'améliorer le système actuel, au besoin, afin d'optimiser les avantages résultant de l'expérience du CMR pour la personne et les FC. Une remarque déconcertante était constamment faite par bon nombre d'officiers supérieurs, de commandants opérationnels et de membres du corps professoral du Collège d'état-major. À l'heure actuelle, la majorité d'entre eux ne pouvaient pas facilement reconnaître un diplômé du CMR d'un autre officier issu d'une autre voie, à quelque point que ce soit de la carrière du diplômé. Cela semblait illogique pour le groupe étant donné le supposé accent mis sur l'objectif précis de la formation et de l'éducation de jeunes officiers au CMR. Il fallait découvrir les facteurs qui faisaient en sorte que de jeunes officiers du CMR ne pouvaient pas se distinguer de leurs collègues provenant d'autres sources. Il fallait modifier ou éliminer ces facteurs.

Un thème clé à la base de tout ce que le groupe d'étude a entrepris était qu'on était convaincu que le CMR devait produire de jeunes officiers notablement mieux préparés à leurs responsabilités professionnelles que les officiers joignant les forces armées par le biais d'autres régimes d'engagement.

Trois grandes idées

La transformation du CMR doit correspondre à la transformation du milieu pour lequel le Collège prépare de jeunes officiers. Les changements que nous avons jugés nécessaires et qui sont recommandés dans notre rapport requerront imagination, audace et travail soutenu de spécialisation.

La nécessité du changement est déterminante et les responsables doivent faire en sorte de procéder de façon décisive.

Selon nous, le Conseil est au centre de tout ce processus. Il doit agir lorsqu'il en a le pouvoir, poser ses exigences et chercher activement à faire des prosélytes lorsque d'autres stratèges sont touchés.

Bien évidemment, comme le présent rapport le précise, nombre de pouvoirs nécessaires à l'atteinte de l'objectif ultime ne sont pas soumis à l'orientation prise par le Conseil. Cependant, dans le cadre de son travail, le groupe d'étude a constaté que toutes ces personnes étaient prédisposées à un changement constructif.

S'il y a peut-être de la résistance, elle se trouve principalement dans un phénomène que le théoricien militaire britannique Sir Basil Liddell-Hart remarquait il y a plus de 50 ans. Dans le cadre de ses démarches pour réformer l'Armée britannique, Liddell-Hart découvrait que «  le problème chez les militaires n'était pas d'acquérir une idée nouvelle mais plutôt de se débarrasser d'une ancienne idée » .

Pour atteindre le but fixé par le Conseil, il faudra l'effort concerté de l'éducation et du dialogue fructueux. En fin de compte, les «  anciennes idées » doivent disparaître et faire place à de nouvelles idées bien ancrées.

Le groupe d'étude propose dans le présent rapport trois grandes «  nouvelles idées » .

1) Relier le CMR à sa raison d'être, les Forces canadiennes. Le Collège existe pour répondre aux besoins des Forces et celles-ci doivent comprendre que le Collège leur appartient tout autant que chaque unité opérationnelle et de soutien faisant partie de l'ordre de bataille.

Et, dans le jargon actuel, le CMR est une unité pourpre - elle englobe tout l'ethos des Forces canadiennes. Ainsi donc, sans trop mettre l'accent sur ce point, le Collège appartient au CEMD et à ses collègues du Conseil des forces armées.

Il s'agit d'une avenue à deux sens, comportant un engagement réciproque. Les Forces s'occupent du Collège et le Collège voit aux besoins des Forces.

2) Pour le bénéfice commun des Forces qu'il dessert et l'exécution de la mission du Collège, le processus de recrutement et de sélection doit devenir totalement efficace. Lorsque cela aura été réalisé, le leadership des Forces et du Collège doit adopter le concept de la contribution à la réussite. La mise en oeuvre complète du modèle d'excellence équilibrée créera un milieu dans lequel les candidats sont acceptés comme étant capables d'atteindre tous les objectifs en matière d'éducation et de formation. Ils seront conduits à travers un programme professionnel exigeant par des chefs et des guides, tant militaires que civils, voués à leur réussite.

3) Renforcer nettement le pilier militaire. Et tandis que ce processus exigera des mesures particulières directement liées au pilier militaire, le défi important consistera à réaliser l'intégration vitale des quatre piliers pour réaliser toute la synergie possible.

Le Conseil jouera un rôle de premier plan dans le processus de changement.

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